Jorge Zalszupin (1922-2020)

Né en 1922 à Varsovie, Jorge Zalszupin fuit la Pologne en 1940 face à l’invasion nazie pour s’installer en Roumanie, où il étudie l’architecture aux Beaux-Arts de Bucarest. Il s’établit ensuite en France, à Dunkerque, et travaille à la reconstruction de la ville après la guerre. En 1949 Zalszupin décide de quitter cette Europe appauvrie par les guerres constantes et part à la découverte du Brésil qui le fascine. Il arrive à Rio de Janeiro à une époque où de nombreux artistes suivent le même chemin, vers ce pays en pleine mutation politique, économique et surtout artistique. Il trouve rapidement une place au sein de l’étude de son compatriote Lucjan Korngold à São Paulo et réalise de nombreux ensembles architecturaux. A la demande insistante de la plupart de ses clients, l’architecte commence à créer, dès 1955, sur commande, des pièces pour meubler les intérieurs qu’il venait de dessiner.

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Après avoir obtenu la nationalité brésilienne en 1953, Zalszupin peut signer ses propres projets et ouvre son agence en 1958, Escritorio Tecnico Prumo. L’architecte réalise dans ces années là de prestigieuses commandes, telles que la nouvelle boutique d’Air France en 1958, la décoration du grand auditorium du Teatro Cultura Artistica en 1959 et le projet pour le Mendes Caldeira building en collaboration avec Lucian Korngold, en 1960.

Face à un réel besoin de modernité et de diversification du mobilier réalisé dans des matériaux de qualité, Zalszupin lance en 1959 sa propre fabrique de mobilier, L’Atelier. Il ouvre sa première boutique à São Paulo et obtient un rapide succès, en proposant des pièces de mobilier en série associant le bois à d’autres matériaux comme le métal, le cuir, le marbre ou le béton. Parmi les premières pièces créées par L’Atelier le fauteuil Dinamarquesa, en référence au design scandinave et le sculptural trolley à thé se démarquent et deviennent des pièces iconiques. Son intérêt pour le travail du bois l’amène à créer des formes résolument modernes, en utilisant les techniques du contreplaqué et du cintrage du bois. Il s’éloigne ainsi des formes scandinaves pour apporter une réelle empreinte moderne au design brésilien. Sortent ainsi de l’Atelier des pièces comme les fauteuils Presidencial, qui incarnent à la fois le confort et la nouveauté que recherchaient les brésiliens. Zalszupin est en effet un pionnier dans l’utilisation du bois courbé au Brésil. Conscient de la préciosité de ce bois qu’il utilise, Zalszupin cherche à rationaliser son usage, en récupérant les morceaux de bois non utilisés à la fabrique et en les assemblant pour créer, entre autres, la très belle marqueterie de jacaranda qui compose le plateau de la grande table Guaruja et Guanabara ou les tables basses Andorinha et Pétalas.

L’arrivée du plastique dans les années 1960 offre de nouvelles possibilités techniques et esthétiques, que Zalszupin embrasse immédiatement. La pièce emblématique de cette période est la Hille chair, créée en 1968.Le groupe financier Forsa rachète L’Atelier en 1970, en gardant Zalszupin à sa tête.
En 1988 Zalszupin quitte l’entreprise pour se consacrer à l’architecture et partage son temps entre la France et le Brésil. Deux expositions personnelles lui sont consacrées, la première à la Artemobilia Gallery à São Paulo en 2009 et la seconde au musée Oscar Niemeyer à Curitiba en 2012. Les pièces de Jorge Zalszupin se trouvent aujourd’hui dans de nombreuses collections privées de personnalités brésiliennes à l’instar de Cleusa Garfinkel ou Christina et Jose Carlos Hauer Santos.

Œuvres