André Arbus (1903-1969)

Issu d’une famille d’ébénistes, André Arbus fait ses études à l’Ecole des Beaux-arts, tout en travaillant dans l’atelier paternel à Toulouse.Une fois ses études terminées, Arbus succède à son père dans l’entreprise familiale, dont il devient le directeur artistique.

Dès 1925, Arbus participe régulièrement aux salons à Paris : Salon des Artistes Décorateurs, Salon d’Automne et surtout à l’Exposition des Arts Décoratifs , par l’envoi de différents meubles, sitôt remarqués et appréciés par la critique.En 1930, André Arbus expose régulièrement ses créations dans la toute jeune galerie L’Epoque, à Paris, aux côtés du sculpteur Vadim Androusov et du peintre Marc Saint-Saëns, jusqu’à sa fermeture en 1932, date à laquelle Arbus décide de s’installer à Paris.

 

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Il est considéré, à 30 ans, comme le «chef de file du retour à la tradition et à la qualité française», inspirées des styles Louis XVI et Directoire, auxquels il restera fidèle durant toute sa carrière. André Arbus s’inspire donc naturellement des techniques traditionnelles de fabrication en les associant à des pièces de mobilier plus modernes et moins ornementées. Grâce à ce nouveau statut et à son respect pour l’ébénisterie, la laque s’impose à lui de façon naturelle. Dès ses premières réalisations il laque régulièrement certaines pièces, lui permettant d’allier encore une fois tradition et modernité. Le journaliste Bernard Champigneulle dit de lui à ce propos qu’« Il a su réaliser cette alliance réclamée par Baudelaire pour toute oeuve d’art entre un élément de beauté éternel et invariable et un élément circonstanciel et variable qui dépend de la mode et de l’époque.»

André Arbus a toujours affectionné la laque, il l’utilise sur ses premières créations et ce dès les années 20. Par exemple on trouve les photos d’un salon de réception du Ministère de l’Agriculture en 1936 comportant une méridienne, des fauteuils et un guéridon en bois laqué blanc. Il aime aussi les laques de couleurs plus vives telle que celle d’une commode de 1942 en laque vert céladon. En 1946, le Mobilier Nationale lui commande un meuble à estampes en bois laqué d’or de plusieurs tons. On trouve sur la façade principale de ce meuble les motifs géométriques Grand Siècle que Arbus affectionne tant.

Il utilise la laque d’argent oxydée pour un meuble précieux offert par le Président de la République Française à la Princesse Elizabeth d’Angleterre en 1950, aujourd’hui à la Royal Collection de Londres. En 1951 de nouveau, il utilise ces larges motifs dorés pour décorer la façade d’un meuble d’appui monumental en laque noire destiné au Grand Salon du paquebot Provence.

Arbus publie en 1935 dans le magazine Art et Industrie «Le retour à la courbe», rappel de ses principes sur la grâce et l’élégance, en réaction contre un monde mécanique. C’est en 1936 qu’il obtient sa première commande publique: l’ameubleument de différents Ministères. Lors de l’Exposition des Arts et Techniques dans la vie moderne de 1937 Arbus est présent dans de nombreux pavillons. En 1939 il participe à l’Exposition Universelle de New York, avec un «meuble-manifeste» monumental, en sycomore et laqué or, annonciateur de son travail des années 1940.

Dans l’immédiat après-guerre, l’Etat reprend ses commandes officielles avec celle du Mobilier national dont Arbus devient le fournisseur attitré. Il participe à ce titre, au plan de rajeunissement du Château de Rambouillet et du Palais de l’Elysée avec Louis Sue et Jean-Charles Moreux. Une autre commande importante sera celle du phare du Plantier, au large de Marseille, entre 1947 et 1951.

André Arbus continue de participer aux salons, à de nombreuses expositions et à accepter de prestigieuses commandes, privées et publiques (Palais de l’Elysée, paquebots…).

Dès les années 1950, Arbus se tourne vers la sculpture et dessine ses «meubles-sculpture». Il en confie la réalisation à ses amis, dont Henri Parayre, Vadim Androusov, Sylva Bernt… Et en 1952 apparaissent ses premiers meubles en bronze. La sculpture occupe dès lors toute son œuvre et ce, jusqu’à sa mort, en 1969.

 

Œuvres