François Thévenin (1931-2016)

Né sur la côte d’Azur en 1931, François Thévenin est un artiste protéiforme, oscillant entre architecture, sculpture, design et poésie au moyen de son matériau de prédilection, le métal.

Formé aux Beaux-arts de Paris dans les années 1950, il y rencontre sa future épouse et associée Gisèle Sidoti dite Sido.

En 1958, après son service militaire, François et Sido partent s’installer dans le sud, à Cannes-la-Bocca, où se trouve toujours leur maison-atelier.

Afficher la biographie complète

Un an plus tard le couple fait la connaissance de l’architecte Jacques Couëlle. C’est le début d’une importante collaboration qui donne naissance à ce qu’ils ont appelé les « maisons-paysages », des villas semblables à des cavernes troglodytes entièrement réalisées en béton sculpté. La philosophie de ce style architectural en vogue dans les années 1960, en réaction à l’aspect froid et linéaire du Style International, consiste à réaliser des demeures aux lignes organiques qui s’intègrent parfaitement à leur environnement naturel, comme sorties de terre. C’est à Castellaras, village caché dans l’arrière-pays provençal, qu’ils réalisent ensemble de luxueuses villas pour une riche clientèle, lasse des villas néoclassiques de la côte d’Azur. Jacques Couëlle sculpte dans le béton les formes sinueuses des murs, des escaliers, des toits, offrant une circulation fluide aux habitants. Les Thévenin viennent y intégrer des pièces de mobilier en métal forgé, plié, sculpté, aux accents profondément poétiques, directement issus d’un monde végétal fantasmagorique : rampes semblables à des lianes, piétements de table formant des troncs d’arbre noueux, appliques et vitraux laissant filtrer la lumière en apportant de la couleur à travers d’épais éclats de verre taillés au burin, ou encore des chaises en fer forgé tout droit sorties des contes de Grimm.

Le couple de sculpteurs donne ainsi vie au métal par la force de leur bras, au moyen de techniques ancestrales de ferronnerie, de chaudronnerie, de dinanderie, en collaboration avec des artisans locaux. La frontière se fait alors plus étroite entre la forme et la fonction, entre l’objet et la sculpture, entre la douceur des sujets et la force de la main qui les a créés.

Couëlle et les Thévenin associent également leurs talents à la réalisation d’autres villas, notamment en Sardaigne, sur la Costa Smeralda.

Le style architectural de Jacques Couëlle fait nombre d’émules, dont l’un de ses élèves, Antti Lovag, qui réalisera notamment le fameux « Palais Bulles » de Pierre Cardin.

Les années 1960 sont pour François et Sido une période de création dense. Parallèlement à la réalisation des « maisons-paysages », le couple est sollicité pour des commandes privées et publiques prestigieuses. Leur amitié avec Jacques Couëlle les amène à rencontrer des personnalités du monde artistique et littéraire comme Jean Cocteau, pour lequel ils réalisent le premier des douze cadrans solaires du village de Coaraze, « Les Lézards », Pablo Picasso, qui vient visiter leur maison-atelier en 1963, Jacques Prévert, Serge Reggiani, ou encore Brassaï, qui rédigera la préface de leur première grande exposition à la galerie Drouant à Paris en 1973.

Des projets monumentaux voient également le jour : un bas-relief en métal de 3 mètres de haut pour l’agence d’Air France à Santiago du Chili, un monument en fer et aluminium de 6 mètres de haut pour la Caisse des Dépôts et Consignations de Nice, une mosaïque de métal pour un bassin décoratif au mas Sainte-Hélène à Grasse ou encore deux panneaux en bronze gravé pour l’entrée de la prestigieuse tour « Evasion 2000 » à Paris.

Les commandes affluent et se prolongent dans les années 1970, décennie qui marque notamment l’aboutissement de leurs recherches sur la gravure à l’eau forte sur acier inoxydable. C’est à cette époque que le couple entame une autre collaboration architecturale avec le fils de Jacques Couëlle, Savin.

En 1973 l’œuvre sculpté des Thévenin est présenté à l’occasion d’une exposition à la galerie Drouant à Paris, prolongée par une exposition au Château de la Treyne à Souillac. Puis les expositions et Grand Prix s’enchaînent, parallèlement aux nouvelles commandes : un plafond de 100 m2 pour la salle de spectacle du Palm Beach Casino à Cannes, une tapisserie monumentale pour l’Ecole d’Artillerie de Draguignan, un planisphère et des sculptures pour le paquebot Fairsky IV aux Antilles commandés par la compagnie Sitmar…

En 1983 le peintre espagnol Salvador Dali leur confie la conception, à partir de ses dessins, de l’Ange Surréaliste de l’Ange Cubiste et de la Tête de Beethoven.

L’année 1986 est marquée par le décès de Sido.

Jusqu’à la fin des années 1990, François perpétue seul le travail commencé avec Jacques Couëlle et réalise en collaboration avec Savin Couëlle de nouvelles « maisons-paysages » en Nouvelle-Zélande, en Sardaigne, en France et l’accompagne sur de nombreux autres chantiers internationaux. L’ensemble mobilier que nous présentons ici provient de l’un de ces luxueux projets pour une villa nichée sur les hauteurs de Cannes, appelée « Le Clos du Paradis », non loin du village de Castellaras, comme un retour aux sources.

Décédé en 2016, nous souhaitions rendre hommage à ce sculpteur-designer libre de toute étiquette, à son inspiration poétique et son génie technique.

Œuvres

Aucun résultat

La page demandée est introuvable. Essayez d'affiner votre recherche ou utilisez le panneau de navigation ci-dessus pour localiser l'article.